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Dossier| Environnement: La loi sur l’interdiction des sachets plastiques en Côte d’Ivoire peine à s’appliquer

Depuis 2014, la Côte d’Ivoire s’est engagée à interdire les sachets plastiques sur l’ensemble de son territoire. Une décision louable pour la préservation de l’environnement. Cependant, malgré l’entrée en vigueur de cette loi, la réalité sur le terrain est tout autre. 

Dix ans après l’interdiction officielle par une loi, les sachets plastiques continuent d’être produits, commercialisés et même utilisés au vu et au su de tous.

Le décret numéro 2013-327 du 22 mai 2013, entré en vigueur le 8 novembre 2014, interdit la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques en Côte d’Ivoire. Cette mesure vise fondamentalement à réduire la pollution plastique, protéger la faune et la flore ainsi que préserver la santé des populations.

Une usine de fabrication de sachets plastiques en plein cœur d’Abidjan

Et pourtant, plusieurs années après son adoption, cette loi reste largement ignorée. Les sachets plastiques continuent d’être omniprésents dans la vie quotidienne des Ivoiriens, notamment dans les marchés, les supermarchés, les boutiques et même lors des grands rassemblements. C’est à croire donc que les mesures d’application de cette loi sont soit inexistantes, soit inefficaces.

À Abidjan, la capitale ivoirienne, et dans tout le pays, les sachets plastiques demeurent omniprésents malgré l’interdiction en vigueur. Les vendeurs à la sauvette en proposent à chaque coin de rue. Au marché Nabo Félix de San Pedro, un constat alarmant est fait : « Les clients nous demandent des sachets », affirme un bouché rencontré sur place.

De la boisson frelatée vendue dans des sachets plastiques malgré l’interdiction

Même les vendeuses d’attieke, une nourriture très prisée par les Ivoiriens, continuent de servir leurs clients dans des sachets plastiques, sans que cela ne semble émouvoir grand monde. Une enseignante interrogée sur la question souligne : « L’interdiction du sachet plastique n’est pas une réalité ici dans notre pays. À l’origine, c’est une bonne mesure, mais ceux mêmes qui doivent être des exemples ne le sont pas. Lors d’un rassemblement des députés qui ont eux-mêmes voté cette loi, on a vu ces responsables distribuer de l’eau et des jus à boire dans des sachets plastiques ».

Cette situation est non seulement préoccupante pour l’environnement, mais elle soulève également un problème d’éducation et de sensibilisation. Les plastiques, extrêmement polluants en ville, bloquent les systèmes d’évacuation et causent parfois des inondations. Dans le code de l’environnement, certes l’article 33 indique que l’État garantit le respect de l’environnement, mais il appartient aussi à chaque citoyen de bien gérer cet environnement.

Les sachets plastiques représentent un grand danger pour notre environnement

Il est donc urgent que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à cette résistance persistante des sachets plastiques en Côte d’Ivoire. Cela nécessite une sensibilisation accrue de la population, mais aussi des actions concrètes pour encourager l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement.

© Akina Dekouassi

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