Les producteurs de manioc de la région du Tonpki ont jugé salutaire la formation dispensée par le Centre Régional d’Excellence « Central and West african virus epidemiology » (WAVE) contre les maladies virales du manioc à l’issue de la séance de sensibilisation intitulée « Ensemble sauvons le manioc », tenue Mardi 26 avril 2022 à Man.
L’objectif de cette caravane est de sensibiliser les populations de l’Afrique de l’Ouest et du Centre aux dangers liés aux maladies virales du manioc , leur impact sur la productivité agricole.
Pour ces producteurs, cette séance de sensibilisation leur aura permis de mieux connaitre les maladies du manioc, de les identifier, d’apprendre comment les éviter et les combattre.
Cette campagne « Ensemble sauvons le manioc » trouve sa justification dans le fait que la production du manioc désignée pourtant comme « la culture du XXIème siècle » par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, est soumise à plusieurs contraintes virales dont les principales sont la maladie de la striure brune (CBSD) et la, maladie de la mosaïque du manioc (CMD).
Gueu Nadège, productrice de manioc à kassiapleu a affirmé qu’ » avant la venue de ces maladies , nos rendements étaient très bons et nous étions vraiment heureuses ».
« Aussi nous pouvions conserver le manioc longtemps dans le champ avant la récolte , nous nourrissions nos familles et nous commercialisions , mais depuis que les maladies sont là, nous ne pouvons plus conserver le manioc au champ et le rendement est très faible », a-t-elle développé.
» Nous sommes très satisfaits de cette formation car nous étions dans l’ignorance. Toutes ces maladies on les voyait toujours dans nos champs et nous ne savions pas les dégâts que cela causait, mais c’est lors de la récolte que nous nous rendons compte que nous avons été victimes d’une maladie », a dit Geu Nadège.
Quant au Président de la société Scop élite ( structure de production de manioc), Ouattara Siaka » avec cette formation , nous pouvons assurer à WAVE que nous allons produire du bon manioc. Je suis très fier d’avoir participé à cette formation. WAVE vient de nous donner encore plus en nous rassurant par rapport à ce que les agents de l’ANADER nous disaient sur le terrain. Les encadreurs insistaient sur les boutures de bonne qualité avec les structures certifiées ».
La Directrice de la Communication et du développement de WAVE, Adja Aminata Ndiaye, a fait savoir que souvent quand on sait, on tarde à agir comme avec le virus d’Ebola ou le Coronavirus , donc il ne faut pas tarder à agir pour sauver notre Manioc ».
Selon elle, les maladies virales ne connaissent pas de frontières d’où le fait que cette campagne de sensibilisation se déroule de manière simultanée dans 10 pays membres de WAVE.
Afin de contribuer durablement à l’amélioration de la productivité agricole en Afrique , WAVE et ses partenaires ont développé des mécanismes de surveillance participative des maladies virales du manioc à travers l’utilisation de l’application » PlantVillage Nuru ». Cette application gratuite permet notamment le diagnostic en temps réel des maladies virales dans les champs de manioc.
Face à cette menace, WAVE a développé depuis 2015 des mécanismes d’alerte et de surveillance des maladies du manioc dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du centre que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Nigéria, la RDC, Sierra Leone et le Togo.