Crée le 6 avril 2021, le Ministère de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, dirigé par Monsieur ZORO EPIPHANE BALLO, a lancé il y a quelques mois, en collaboration avec des structures spécialisées, une série d’opération de démantèlement d’actes de corruption dans des structures délivrant des services publics fréquemment utilisés par les populations. Cette opération dénommée « Opération coup de poing », a permis de mettre sur la sellette des agents de police, des gendarmes et même des magistrats, qui se sont rendu coupable de corruption.
A son cabinet situé à la cité administrative du Plateau à la Tour A, le Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, Monsieur ZORO EPIPHANE BALLO a animé un point de presse ce mardi 14 septembre 2021, afin de dévoiler aux Ivoiriens et à l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire la conduite d’opération de vérification dénommées « Coup de poing » au sein des structures délivrant des services publics à fort soupçon de corruption.
Ainsi, devant la presse nationale et internationale, le Ministre Zoro Epiphane, ce magistrat de formation a situé le contexte de cette opération, la conduite du processus. Il a ensuite indiqué les secteurs visés par cette opération, avant de livrer les perspectives.
Un tableau sombre qui donne froid dans le dos.
Ap en point douté, la corruption est un défi important pour la bonne gouvernance, la croissance économique durable, la paix et le développement des pays africains, comme l’a fait savoir en amont, le ministre Zoro. En se basant sur les rapports de la Banque Africaine de Développement (BAD), Monsieur Zoro révélait par ailleurs que chaque année, 148 milliards de dollars sont perdus en Afrique, du fait de la corruption.
C’est alors qu’avec son équipe ministérielle, Monsieur Zoro a mis sur pieds l’opération coup de poing qui vise à mener des investigations dans des structures délivrant des services publics. Une opération qui s’inscrit dans le cadre des résultats 1 et 3 de la feuille de route 2021 du Ministère de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, dont l’objectif est de soulager le quotidien des ivoiriens en freinant les formes de corruption les plus pernicieuses, en dissuadant la poursuite d’actes de corruption dans les autres structures en aussi, en améliorant la perception des ivoiriens sur les efforts entrepris par le gouvernement ivoirien.
A cet effet, les premières collectes d’informations du Ministère de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, et d’autres sources d’informations émanant de l’ONG TRANSPARENCY, de l’INS et de AFROBAROMETER, indiquent que les services à fort taux de corruption sont :
Le transport. En effet, avec I ‘opération de vérification de faits de corruption signalés au niveau de la SICTA (Société ivoirienne de Contrôles Techniques Automobiles et Industriels), il a été recueilli des preuves montrant des individus, non-agents de la SICTA, des « facilitateurs » recevant des pots de vin des mains d’usagers afin d’éviter les files d’attente a ceux-ci.
En plus, une autre opération de vérification d’allégations d’extorsion de fonds par des agents de sécurité (police et gendarmerie) lors de contrôles routiers a permis de recueillir des vidéos montrant des agents de police et de gendarmerie recevant des sommes d’argent des mains d’usagers.
Puis, il a été constaté au cours de ces opérations, des tracasseries routières en lien avec le convoyage de produits vivriers. Cet effet, le ministre Zoro fait remarquer qu’ une collecte de données sur le terrain lui a permis d’avoir une idée des sommes payées par les commerçants. Ainsi, sur l’axe Hiré-Abidjan, par exemple, le commerçant doit s’acquitter de la somme de 20 00 FCFA au total, reparti entre les différents barrages. De même sur l’axe Bandjahi-Abidjan, l’opérateur doit débourser la somme de 42.000 Fcfa ; ainsi qu’entre Bouaflé et Abidjan où la moyenne à payer est de 17.000 F cfa.
Outre le secteur du transport, des soupçons de forte corruption pèsent dans certains services publics. Ainsi, dans le secteur de l’éducation, il est fait état de pression ou le paiement de pot ce vin pour l’orientation des élèves lors des affectations dans les écoles d’enseignement privé. A cela s’ajoute l’affectation d’élèves fictifs dans les grandes écoles privées permettant de détourner les fonds ainsi libérés. Sans ignorer également le paiement de pots-de-vin aux surveillants lors des examens à grand tirage.
Quant au niveau de la sante, il est dénoncé le paiement de pots-de-vin pour accélérer la procédure ou obtenir l’accord d’enregistrement d’un médicament, outrepasser le contrôle qualité au obtenir la certification de bonne pratiques de fabrication. Et aussi, la facturation des soins réputés gratuits dans les hôpitaux publics.
Au niveau de la justice, c’est avec regret que le ministre a constaté des cas de soupçons de paiement de pots-de-vin aux démarcheurs pour accélérer le traitement des dossiers lors de l’établissement d’actes de justice. Du paiement aussi de pots-de-vin moyennant abandon de poursuites ou prononciation de peines plus légères.
Enfin, au niveau de la construction, des soupçons de paiement de pots-de-vin afin d’acquérir le permis de construire ou modifier la propriété d’une ACD ; et le paiement de pots-de-vin au responsable ou élu de collectivités afin d’acquérir les parcelles sans passer par la procédure formelle.
Les faussaires dans le collimateur de la justice
Les résultats de ces investigations ont été transmis aux autorités compétentes. En effet, en ce qui concerne les cas de corruption dans lesquels sont cités des forces de défense et de sécurité, le Ministre en charge de la lutte contre la corruption annonce que le Commissaire du gouvernement a été saisi. D’ailleurs, il est prévu une conférence de presse conjointe à cet effet avec Ange Kessy Kouamé, le vendredi 17 septembre prochain afin de communiquer les poursuites engagées.
En Outre, en ce qui concerne les fonctionnaires et agents de l’Etat Civils, les dossiers sont transmis au
Procureur de la République, l’autorité compétente à cette fin, pour engager les poursuites pénales.
AKINA DEKOUASSI