Dans un rapport, l’ONG humanitaire américaine Human Right Watch accable Ouedraogo Rémi, chef de guerre plus connu sous le nom de Amadé Ouremi.
Amadé Ouremi est un chef de guerre de nationalité burkinabé qui s’est illustré par le massacre de civil à Duekoué dans l’ouest du pays pendant la crise post électorale dans laquelle avait sombré la Côte d’Ivoire de 2010 à 2011. Pendant cette crise la ville de Duekoué dont la population est jugée plus proche de l’ex président Laurent Gbagbo avait été attaquée et massacre sans pareil avait été effectué tuant plusieurs centaines de personnes civiles au point que l’on parle de « genocide Wê ». Ce massacre a été attribué aux hommes pro Ouattara de Amadé Ouremi. Il contrôlait la zone de la forêt classée du mont Peko qui était sa zone d’opération et de prédilection.
Son procès a débuté au tribunal d’Abidjan depuis le 24 mars 2021, et se poursuit. Poursuivi pour crimes de guerre sur les populations civiles, l’ex seigneur de guerre se débat comme un beau diable pour nier ses responsabilités. Ouremi ne compte pas sombrer seul, il veut également noyer ses ex-chefs militaires notamment Losseni Fofana, ancien commandant de zone de la rébellion à Man, aujourd’hui colonel des forces armées de Côte d’ivoire. Plusieurs ONG humanitaires comme Human Rights Watch affirment qu’il y a effectivement eu massacre de civils. Documenté sur la sur ces massacre en 2010/2011, l’ONG affirme qu’il y a bel et bien eu crimes des deux camps. Dans un rapport assez caustique l’ong américaine écrivait « Les exactions des forces pro-Ouattara, baptisées Forces républicaines par décret du 17 mars, n’atteignent une intensité comparable qu’à partir du début du mois de mars, suite à l’offensive lancée pour prendre le pays. À Duékoué, Forces républicaines et milices pro-Ouattara massacrent des centaines de personnes, extrayant de leur domicile des membres présumés de milices pro-Gbagbo, puis les exécutant alors qu’ils sont sans défense ».
Pendant ce temps Ouremi, lui, ne nie pas les faits mais n’assume pas ses responsabilités car depuis le debut du procès il clame avoir été à la solde des ex chefs rebelles pro-Ouattara. Cependant le rapport de Human Right Watch enfonce les clous. Dans ce rapport l’ONG américaine dit ceci «Au cours de six missions menées en Côte d’Ivoire, dont quatre à Abidjan et deux le long de la frontière ivoiro-libérienne, Human Rights Watch a interrogé plus de 500 victimes ou témoins de la violence, ainsi que des membres de forces armées des deux camps, des responsables du gouvernement Ouattara, des journalistes, des personnels de santé, des représentants d’organisations humanitaires et de défense des droits humains, des membres des Nations Unies et des diplomates à Abidjan, New York, Washington et Paris. Human Rights Watch a ainsi constaté que les deux camps avaient commis des crimes de guerre et, probablement, des crimes contre l’humanité, conclusion partagée par la commission d’enquête internationale dans son rapport remis au Conseil des droits de l’homme le 15 juin »,conclut Human Right Watch.
Marcos Podé