Dans un article paru dans le magazine « Jeunes Afrique Business » ce 24 Septembre 2025, les frères Diakité connus sous le nom de « Jumeaux Suprêmes », figurent sur la liste des étoiles montantes de l’économie en Côte d’Ivoire, jeunes pousses de l’agroalimentaire.
À seulement 33 ans, les Jumeaux Suprêmes Fousseni et Alassane Diakité rêvent de bâtir un empire industriel dans le cacao, prenant comme modèle la réussite dans l’hévéa, l’huile de palme et le sucre du groupe Sifca, fort de 17 000 collaborateurs et d’un chiffre d’affaires de plus d’1,1 milliard de dollars en 2023.
« Après avoir démarré en 2016 par la transformation des produits dérivés du cacao (masse et tourteau) via Diakité Cocoa Product, nous nous lançons maintenant dans la première transformation, à savoir le broyage de fèves, dans la droite ligne de l’objectif national fixé en la matière », expose Alassane, chargé du développement industriel et des relations avec les clients. Son frère Fousseni s’occupe, lui, du sourcing et des relations avec les planteurs partenaires, réunis en coopératives et au nombre de 4 000.
En août, les Diakité, qui suivent en parallèle une formation à HEC Paris, ont ainsi inauguré une usine à Divo, dont ils sont originaires. Ayant nécessité un investissement (financé sur fonds propres) de 32 milliards de FCFA et installé sur deux hectares, le complexe comprend cinq lignes de production, chacune dédiée à un produit (pâte de cacao, beurre de cacao, raffinage du beurre, chocolaterie et café moulu, qui constitue une diversification).
Si le site doit démarrer avec une capacité de transformation de 36 000 tonnes par an, il vise les 80 000 tonnes d’ici à 2028. Avec pour objectif de générer près de 150 milliards de FCFA de revenus et de créer un millier d’emplois, les deux frères partant d’un chiffre d’affaires 2024 de 48 milliards de FCFA.
Bien qu’ambitieux, les deux frères savent qu’ils entrent sur un marché difficile, dominé par des géants, dont l’américain Cargill (170 000 tonnes par an), le singapourien Olam (120 000 t), le suisse Barry Callebaut (110 000 t) et le français Touton (93 000 t), et marqué par l’arrivée de nouveaux acteurs asiatiques, dont le chinois Mainland et le singapourien JB Cocoa, qui finalise son unité de transformation d’une capacité de 25 000 tonnes dans la zone industrielle de PK24.
« Il n’y a pas de rivalité entre nous et les cadors du secteur, qui est bien régulé par le Conseil café cacao. Notre principal défi consiste à maîtriser la complexité du système de déblocage des volumes », explique Fousseni. Ayant noué des partenariats avec des acheteurs en Inde, Lituanie, Espagne et Allemagne, les Diakité veulent exporter entre 20 000 et 25 000 tonnes cette année.
Mike Anoumabo
