« Je suis Darco P, un jeune ressortissant ghanéen résident à Abidjan. J’ai fait l’objet d’une arrestation incongrue à Yopougon dans la matinée du lundi 03 février 2020 par des éléments du commissariat de police du 9e arrondissement de Marcory. Ces policiers, avec une force brutale se sont mis à me tabasser. Voulant savoir pourquoi un tel acharnement sur ma personne, c’est dans le coffre arrière de leur véhicule que je me suis retrouvé jeté comme un sac de banane. Une humiliation qui ne dit pas son nom. J’ai été transporté ainsi dans ce « confort » jusqu’à Marcory où j’ai été mis à la disposition du lieutenant O.H. Celui-ci m’annonce quelques temps après que mon arrestation a été une erreur de personne et qu’en réalité, ils recherchent un faux vendeur d’or qui aurait arnaqué un acheteur.
Mais contre toute attente, il m’a gardé jusqu’à 19h et m’a demandé de faire appel à ma mère. Celle-ci s’est empressée de me rejoindre au commissariat. Par la suite, l’officier lui dit de payer la somme de 103,000 FCFA afin que je sois libéré. Les policiers m’ont reproché de les avoir traités de kidnappeurs. J’avais toutes les raisons de le penser puisqu’ils étaient en tenue civile et n’ont pas décliné leur identité.
Ma mère est donc allée cet argent qu’elle a remis au lieutenant O. et j’ai été libéré. Le lendemain des faits, ma mère et moi sommes allés au Tribunal Militaire d’Abidjan où j’ai porté une plainte contre le lieutenant O. pour extorsion de fonds.
Le Commissaire que je ne voyais qu’à la télé et sur les journaux nous a reçus dans son bureau. Après lui avoir raconté les faits, il fait appeler l’officier qui a reçu les 103,000 FCFA. C’est avec une certaine rapidité que ce dernier a été conduit par son chef de service devant le parquet militaire. Il ne fait aucun effort pour reconnaître les faits. Alors, le Général lui a intimé l’ordre de restituer l’argent qu’il a reçu en échange de ma liberté. Il s’exécuta immédiatement. C’est ainsi que nous avons quitté très satisfaits.
Je tenais à rendre ce témoignage pour rendre hommage à ce Grand homme, le Général Ange KESSI qui n’a vraiment ménagé aucun effort pour nous recevoir et a géré notre plainte avec cette célérité. Preuve que l’impunité tant prônée par lui et ses collaborateurs est une réalité.
Nous le remercions très sincèrement. Que Dieu le garde ! »
Source : ODECI