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Modernisation du secteur attiéké : le Synarek-CI passe à l’action

Le ton est donné, et il est résolument ambitieux. Au siège du Syndicat national des restaurateurs et kiosque d’attiéké de Côte d’Ivoire (Synarek-CI), à Cocody-Palmeraie, le duo formé par le vice-président, Dr Achourd, et la Directrice générale, Mme Eunice Ezia, a procédé au lancement d’une campagne XXL de modernisation, d’assainissement et d’organisation de la filière manioc–attiéké, un secteur aussi populaire que stratégique pour l’économie nationale.

À peine annoncée, l’opération est entrée dans le concret. Dès le 5 décembre, identification, enregistrement, recensement et classification ont démarré sur le terrain. Un travail de fourmi visant un seul but, celui de mettre de l’ordre dans le vaste univers de l’attiéké, cette fierté culinaire ivoirienne devenue symbole d’unité sociale, de réussite locale et de diplomatie culturelle.

« Honnêtement, la filière manioc–attiéké peut peser lourd dans notre économie. Mais seulement si tout le monde joue le jeu avec discipline, sérieux… et un peu moins de désordre », a martelé Frimo Koukou, coordinateur de la conférence de presse, en insistant sur la nécessité de structurer une filière longtemps livrée à l’informel et à l’aléatoire.

Créé en 1997, conduit aujourd’hui par son président Jean-Thierry, le Synarek-CI ne manque ni de vision ni de hardiesse. L’organisation se fixe un cap que d’aucuns n’auraient pas osé formuler, c’est-à-dire, faire de l’attiéké une véritable machine nationale de réduction de la pauvreté. Un objectif audacieux, certes, mais loin d’être irréaliste lorsqu’on connaît le potentiel économique, social et identitaire de ce mets devenu emblème.

Au-delà de la réforme administrative, c’est bien toute une filière qui s’apprête à entrer dans l’ère de la qualité, de l’hygiène, de la traçabilité et du professionnalisme. Du producteur de manioc au point de vente final, en passant par les fermentations, les circuits de transformation et de distribution, le Synarek-CI veut initier une chaîne modernisée, transparente, durable, capable de séduire autant le consommateur local que les marchés extérieurs.

Comme pour rappeler que l’attiéké, avant d’être un enjeu économique, demeure d’abord une histoire de partage et de chaleur humaine, la rencontre s’est achevée dans la bonne humeur autour d’une dégustation de garba, ce classique ivoirien à la saveur populaire, fraternelle et inimitable.

À l’heure où la Côte d’Ivoire se bat pour diversifier son économie et valoriser ses filières locales, la révolution attiéké est officiellement en marche, et elle ne fait que commencer.

Akina De Kouassi

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