Cette élection, intervenue lors de la 9e Conférence mondiale de développement des télécommunications, consacre non seulement le parcours d’une experte engagée, mais également la reconnaissance du rôle croissant de l’Afrique dans la gouvernance numérique mondiale. Regina Fleur Bessou, qui portait la candidature du continent, a été désignée après le retrait de sa concurrente sud-coréenne Mina Jun, ce qui a ouvert la voie à une victoire africaine saluée comme un symbole fort.
Femme de terrain et de stratégie, elle exerce depuis plusieurs années comme conseillère technique au sein de l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI). Elle a également laissé son empreinte à l’UIT en tant que vice-présidente de plusieurs commissions d’étude, notamment sur les questions d’inclusion numérique, de convergence des TIC et de télécommunications en zones rurales. Ce parcours ancré dans l’action et l’innovation donne toute sa légitimité à sa nouvelle mission.
Dès son investiture, elle a exposé une vision ambitieuse : faire du GCDT un moteur de l’innovation, un espace d’inclusion et une plateforme collaborative au service d’un développement numérique équitable. Elle entend renforcer la participation des pays en développement dans les débats stratégiques de l’UIT, tout en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes, des jeunes et des régions souvent marginalisées. Pour elle, l’Afrique ne doit plus seulement consommer le numérique, elle doit en devenir un acteur créateur et souverain.
Son élection traduit également un signal fort en faveur de l’égalité de genre dans un secteur encore largement dominé par les hommes. Militante active au sein du Réseau des femmes expertes du numérique (RIFEN), Regina Fleur Bessou incarne cette nouvelle génération de leaders africains, capables d’allier expertise, engagement et vision globale.
Mike Anoumabo
