Ce 7 décembre, la Côte d’Ivoire tout entière se souvient de Félix Houphouët-Boigny, ce père fondateur dont l’héritage résonne encore dans chaque recoin de notre nation. Trente et un ans après sa disparition, le « Bélier de Yamoussoukro » reste une figure emblématique, un
repère de sagesse et de dialogue pour un pays qu’il a façonné avec amour, persévérance et foi.
Ce surnom, « Bélier », qui était son animal totemique et signifiant littéralement « Boigny » en baoulé sa langue maternelle, illustre à merveille sa manière unique d’aborder les défis. Tel le bélier, il savait reculer pour mieux avancer, usant de patience et d’intelligence pour contourner les obstacles. Sa posture de recul n’était pas un signe de faiblesse, mais une stratégie pour observer, comprendre et proposer des solutions parées de sagesse.
Homme de paix et apôtre du dialogue
Félix Houphouët-Boigny croyait fermement que la paix était le socle de tout développement. Sa célèbre maxime, « La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement », continue de guider les générations. En prônant le dialogue comme arme politique, il a su préserver la stabilité de la Côte d’Ivoire, faisant de notre pays un havre de paix dans une Afrique souvent tourmentée.
Son rôle dans la construction d’une Afrique unie et souveraine reste indélébile. Membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), il a œuvré pour que les nations africaines privilégient la concertation à la confrontation. Son leadership visionnaire a permis de transcender les rivalités idéologiques pour bâtir une Afrique tournée vers l’avenir.
Un bâtisseur pour le capital humain
Au-delà du pacificateur, Félix Houphouët-Boigny fut un bâtisseur. Il avait cette capacité extraordinaire à traduire ses idéaux en actions concrètes, en mettant l’homme au cœur de son développement. L’éducation, la santé et les infrastructures étaient pour lui des priorités absolues.
Sous sa gouvernance, la Côte d’Ivoire a connu un essor sans précédent :
En éducation, il a créé des écoles, collèges et universités qui continuent de former les élites du pays.
En santé, il a promu des politiques sociales inclusives, avec des hôpitaux et des centres de santé accessibles.
En infrastructures, il a transformé le visage du pays avec des routes, des ponts et des barrages. Yamoussoukro, sa ville natale, en est l’illustration parfaite, avec ses larges avenues, son lac aux crocodiles et surtout la Basilique Notre-Dame de la Paix, un symbole de foi et d’unité.
Un héritage vivant
En ce jour de mémoire, il ne s’agit pas seulement de se remémorer le passé, mais de s’inspirer de son héritage pour construire l’avenir. Félix Houphouët-Boigny nous enseigne que le dialogue est toujours plus fécond que la division, que la paix est une conquête quotidienne et que le développement ne peut se concevoir sans mettre l’humain au centre.
La Côte d’Ivoire, qui s’affirme chaque jour davantage sur la scène mondiale, doit beaucoup à cet homme d’État. À travers ses réalisations, il a tracé une voie que nous avons le devoir de poursuivre.
Un hommage éternel
Aujourd’hui, alors que nous célébrons sa mémoire, nous réaffirmons notre gratitude à cet illustre fils de l’Afrique. Que chaque Ivoirien, quelle que soit son origine, se rappelle de cette leçon : la vraie force réside dans l’unité, la vraie sagesse dans le dialogue, et la vraie grandeur dans le service de son peuple.
Félix Houphouët-Boigny demeure, dans nos cœurs, le Bélier de Yamoussoukro, guide éclairé, bâtisseur infatigable et apôtre de la paix.
Repose en paix, père de la nation. Ton esprit et ta vision continuent d’habiter la Côte d’Ivoire.
Par Akina Dekouassi
Journaliste-écrivain
Chroniqueur