Le duo Yodé et Siro est enfin sur le marché depuis ce vendredi 03 juillet 2020, après 12 ans d’absence.
L’album tant annoncé de Yodé et Siro est enfin disponible dans tous les points de ventes habituels depuis ce matin vendredi 03 juillet 2020. « Héritage », tel s’intitule l’album de 13 titres dont la présentation à la presse a été faite le jeudi 02 juillet 2020 à l’espace Ayana’s sis à Cocody-Angré star 11, devant d’éminentes personnalités du show-biz ivoirien, en occurrence Aimé Zébié, Angelo Kabila etc.
Fidèles à leurs caractères de franc-parler, Yodé et Siro (YeS) n’ont pas dérogé à ce principe sacro-saint. C’est sans langue de bois qu’ils font, dans le 4e titre du CD, dénommé « On dit quoi ? », le réquisitoire des pouvoirs publics en place, tel qu’ils l’ont fait dans leurs précédents Albums.
En substance, voici ce que l’on peut saisir comme messages francs de l’album ‘’Héritage’’ de Yodé et Siro : « L’école ivoirienne est malade mais cela ne vous dit rien. Vos enfants fréquentent des écoles hors du pays.
Le kérosène coûte cher mais ça voyage seulement.
On dit il n’y a pas d’argent au pays, mais Prési, toi tu dis l’argent travaille. Mais c’est pour qui l’argent travaille ?
Faites attention à un peuple qui ne parle pas. Maman Bulldozer a tout cassé, donc quand ça va chauffer, il n’y aura pas de clôture à escalader.
Le pays devient joli, il y a goudron partout, il y a lumière partout, il y a même lumière dans goudron.
Merci au PPTE Soutrali des pays pauvres ! Mais Prési, ton peuple a faim.
Payer vos crédits avant de partir… »
Ces messages directs dont on n’ignore pas les destinataires ne sont pas du nouveau pour qui connait le groupe Yodé et Siro.
Dans leur album « Victoire » paru en 2000, disons à la veille de la chute du régime Bédié, les deux enfants de « Gbatanikro » qui commençait leur carrière duo après la dislocation du groupe Poussins Chocs, se sont inscrits dans la dynamique des critiques acerbes contre le régime Bédié, notamment dans le titre (Tu sais qui je suis)
Deux ans plus tard, soit en 2002, le groupe sort l’album « Antilaleca » avec un titre qui frise une mise en garde si ce n’est une, au président nouvellement élu, Laurent Gbagbo, avec le titre « Président ». Dans la même logique, en 2007, l’album « Sing’zo » revient à la charge contre le régime Gbagbo qui était d’alors éclaboussé par une affaire de détournement dans la filière café-cacao et du scandale des déchets toxiques nuitamment déversés à Abidjan. Le titre « Si tu as choisi voleur, c’est nous on va t’appeler voleur » a été pompeusement utilisé par l’opposition pour battre campagne aux élections présidentielles de 2010. Ça valait la cause car ce titre mettait à nu la gabegie sous la refondation.
Cette sortie était surprenante pour ceux qui soupçonnaient Yodé et Siro d’être politiquement rangés aux côtés du régime Gbagbo en raison de leur appartenance régionale et surtout pour le soutien de Yodé au régime Gbagbo dans le collectif des artistes lors de la rébellion armée de 2002.
C’est évident que les mélomanes attendaient depuis 12 ans une sortie de Yodé et Siro…
La question qui a lieu d’être posée, c’est de savoir pour qui roulent Yodé et Siro ?
Sans aucun risque de se tromper, YeS sont militants très actifs du parti du peuple victime de la politique politicienne qui l’avilie.
Joël GNABLE